Le sentier sous-marin est un exemple concret d’action pour le développement durable d’un territoire. Il permet en effet de prendre en compte les aspects sociaux, économiques et environnementaux en intégrant la continuité territoriale, terre-mer, ville-mer, importante pour comprendre et agir sur nos problématiques littorales.
Dans une approche à dominante économique comme :
Dans une approche à dominante sociale comme :
Dans une approche à dominante environnementale comme :
UN DÉVELOPPEMENT MEDITERRANEEN
Parallèlement, en Méditerranée occidentale, si les conditions du milieu ne sont favorables que de façon saisonnière, la randonnée subaquatique a aussi pris son essor au travers de deux approches différentes.
En Espagne, autour des îles MEDES, la randonnée subaquatique s’est peu à peu développée, d’abord en complément de la plongée traditionnelle, jusqu’à ce que le modèle économique soit plus rentable et devienne dominant en nombre de personnes accueillies et en chiffre d’affaires.
En France, une approche originale centrée sur la protection de l’environnement appelée les «sentiers sous-marins » a progressivement vu le jour. C’est le parc national de Port-Cros qui, le premier, il y a une trentaine d’années, a développé l’activité avec pour ambition première la préservation des milieux, la sensibilisation des usagers et l’évolution des comportements.
Contrairement à la pratique du « snorkeling», le sentier sous-marin est nécessairement une activité organisée.
L’attrait des loisirs de nature et en particulier des loisirs aquatiques est indéniable. La fréquentation estivale de la côte méditerranéenne place cette région du globe au premier rang des destinations touristiques mondiales.
Combien de temps pourra-t-on se permettre de laisser les activités touristiques se développer de façon anarchique sur le seul modèle économique de consommation et ou de dégradation des espaces, terrestres ou marins ?
La contribution des activités d’éco-tourisme peut prendre une part importante si ces pratiques sont mises en place autour d’une approche qualitative et d’un certain nombre de valeurs. Le développement des sentiers sous-marins s’inscrit directement dans cette démarche.
Pour prendre en compte les différents enjeux autour de cette activité, les organisateurs peuvent s’intéresser pour ce qui concerne les aspects environnementaux :
D’autres enjeux opérationnels restent étroitement associés à la démarche environnementale :
En Méditerranée française, une charte « Sentier sous-marin » a été élaborée par un groupe de travail composé d’aires marines protégées (Parc National de Port Cros, Parc Marin de la Côte Bleue, Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls, Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio) et d’une quinzaine d’autres structures d’éducation à l’environnement.
L’objectif était de mettre en avant des valeurs communes pour qualifier un sentier sous- marin dans une approche d’Éducation à l’Environnement vers un Développement Durable. L’article 1 complète la définition du sentier sous-marin : « Un sentier sous-marin est une activité aquatique organisée et éducative ayant pour objectif de faire découvrir en toute sécurité la diversité des paysages marins, mettre l’accent sur la fragilité des écosystèmes et accompagner les changements de comportement. »
La Charte met l’accent sur la responsabilité du gestionnaire par rapport au site, la vocation pédagogique de l’activité et le contenu du message environnemental qui sont les valeurs fondamentales du sentier sous-marin.
Cette charte engage les signataires sur les critères suivants :
Informer le public sur la diversité du milieu marin, son fonctionnement et sa complexité, ses spécificités par rapport au milieu terrestre, le positionnement de l’homme dans cet environnement.
Faire découvrir les composantes locales du milieu marin : richesse et diversité, faune, flore, habitat, enjeux du territoire, spécificité du site.
Sensibiliser le public à un comportement et à des pratiques respectueux du milieu et des autres usagers.
Rechercher des conditions optimales en matière de sécurité des pratiquants.
Le collectif de gestionnaires de sentiers sous-marins signataires de cette charte regroupe aujourd’hui les sentiers les plus connus sur la façade méditerranéenne française. Il a pour vocation de s’élargir à l’ensemble des sentiers sous-marins désireux de rentrer dans une démarche de qualité et d’amélioration permanente.
Considérant, que le littoral méditerranéen dispose d’un patrimoine naturel et paysager exceptionnel, riche d’une faune et d’une flore sous marine caractéristiques, et qu’il est à ce titre un milieu naturel remarquable,
que la zone côtière méditerranéenne est particulièrement soumise au phénomène de littoralisation qui conduit à une sur fréquentation quasi permanente de ses rivages,
que la préservation de cette diversité passe par une approche globale prenant en compte le développement durable à travers des actions de protection, de gestion patrimoniale des espaces, mais également des actions d’éducation à l’environnement,
que l’éducation à l’environnement marin et littoral s’inscrit dans une démarche de développement durable car :
−elle est un instrument de gestion globale des territoires,
−elle a pour objectif de transmettre une meilleure compréhension des milieux,
−elle est indispensable pour une évolution durable des comportements,
le sentier sous-marin paraît donc une activité bien adaptée à la
découverte des petits fonds côtiers du milieu marin méditerranéen. HISTORIQUE
L’activité sentier sous-marin a été initiée et s’est développée par les structures agissant pour la préservation du littoral et du milieu marin, notamment les Aires Marines Protégées et les associations d’Education à l’Environnement. L’activité se caractérise aujourd’hui par une grande diversité de pratiques et une richesse d’initiatives pédagogiques et de fonctionnement.
Parce qu’elle permet de toucher un nombre important de personnes par sa relative facilité de mise en œuvre, cette activité a connu un fort développement ces dernières années.
La pratique du sentier sous-marin intéresse les collectivités territoriales et les structures concernées par l’ EEDD (Education à l’Environnement et Développement Durable) en tant qu’outil d’éducation, de sensibilisation de gestion ou de valorisation de territoire. Mais elle intéresse aussi les acteurs du tourisme et du sport qui souhaitent répondre à une attente nouvelle du public pour ce genre d’activité.
L’intérêt croissant pour cette activité a amené les acteurs de l’EEDD déjà impliqués dans la démarche à affirmer leur position sur ses objectifs et ses conditions de pratique.
En mars 2002, les 1ères rencontres sur les sentiers sous-marins ont été organisées sur la presqu’île de Giens (Hyères). Ces rencontres ont permis aux différents acteurs de mieux connaître ses différents aspects, de mutualiser les expériences et de constater la grande diversité des approches (pédagogie, organisation, nature du site, statuts de la zone et de la structure).
Au-delà de ces différences, la dynamique de ces journées a fait émerger une volonté de travail en commun et le constat qu’il existe des valeurs partagées collectivement.
En janvier 2007, les structures du littoral méditerranéen français pratiquant le sentier sous-marin en tant qu’outil de l’EEDD, ont affirmé la nécessité d’élaborer une Charte.
OBJECTIFS DE LA CHARTE
Cette charte a pour objet de :
Définirlesvaleursetlesprincipesdefonctionnementpartagésparlesacteurspratiquantle sentier sous-marin en tant qu’outil de l’éducation à l’environnement et du développement durable.
Etre un outil de référence pour l’ensemble des acteurs souhaitant proposer cette démarche dans un cadre EEDD.
Les acteurs concernés
La Charte engage ses signataires sur les objectifs et missions de l’activité et les conditions de pratique. Les signataires peuvent être :
les gestionnaires directs de l’activité, qu’ils s’agissent d’aires marines protégées, d’associations d’éducation ou de protection de l’environnement ou autres structures privées,
les institutionnels et collectivités territoriales partenaires.
CHARTE
La charte prend en compte la diversité des approches des sentiers sous-marins. Elle a pour vocation d’être ouverte à de nouveaux territoires, de nouveaux acteurs et de nouvelles initiatives pour peu que ceux-ci aillent dans le sens des articles de la Charte.
ARTICLE 1
Cadre Ethique de l’activité, respect de la vie sous marine
Les signataires de la présente charte s’engagent à répondre aux aspirations du public tout en préservant le milieu marin. De la conception à la mise en œuvre du sentier sous-marin qu’ils proposent, les signataires s’engagent à :
−limiter au maximum la perturbation ou la dégradation des espèces et des milieux lors de la pratique.
−arrêter l’activité sur le site concerné, si ce dernier venait à être manifestement dégradé ou perturbé par celle-ci.
ARTICLE 2 Définition
Un sentier sous-marin est une activité aquatique organisée et éducative ayant pour objectif de faire découvrir en toute sécurité la diversité des paysages marins, mettre l’accent sur la fragilité des écosystèmes et accompagner les changements de comportement.
ARTICLE 3
Objectif et mission du SSM
Le sentier sous-marin est un outil pédagogique de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et au développement durable.
Il a pour vocation de transmettre des valeurs qui conduisent à l’amélioration des connaissances et à l’adoption de comportements respectueux de l’environnement.
Il s’inscrit dans des projets pédagogiques, des actions de sensibilisation et d’information, de gestion et de valorisation de territoire.
Les Signataires de la charte s’engagent à :
−Informer le public sur la diversité du milieu marin, son fonctionnement et sa complexité, ses spécificités par rapport au milieu terrestre, le positionnement de l’homme dans cet environnement.
−Faire découvrir les composantes locales du milieu marin : richesse et diversité, faune, flore, habitat, enjeux du territoire, spécificité du site.
−Sensibiliser le public à un comportement et à des pratiques respectueux du milieu et des autres usagers.
− Rechercher des conditions optimales en matière de sécurité des pratiquants.
−Tout mettre en œuvre pour respecter au mieux les réglementations liées à l’activité. −Assurer un suivi ou une veille sur l’état de la zone en question.
ARTICLE 4
Approche pédagogique
Les signataires de la charte s’engagent dans une approche pédagogique qui :
−privilégie l’éveil, la curiosité, l’émotion,
−rend acteur le pratiquant, fait réagir et réfléchir,
−engage le public à poursuivre la réflexion au-delà de l’animation pédagogique et à adopter des comportement respectueux,
−propose un parcours reflétant la diversité des paysages sous-marins littoraux, la faune et la flore associées.
ARTICLE 5 Comportements
Les signataires de la charte s’engagent à :
−limiter la perturbation sur le milieu lors de la pratique,
−rechercher en permanence le minimum de dérangement des espèces,
−rechercher le dialogue et la concertation avec les autres usagers de la mer pour un bon déroulement de leur activité.
ARTICLE 6 Moyens
Les signataires s’engagent à :
−mettre en œuvre des moyens et des équipements conformes aux diverses réglementations, qui assurent la sécurité et le confort des pratiquants,
−assurer les animations et/ou l’accueil avec du personnel compétent tel que défini dans l’article 2 et ayant reçu une formation spécifique sur les aspects environnement, biodiversité, pédagogie et sécurité liés à cette pratique,
−assurer une remise à niveau régulière du personnel sur les conditions de pratique en toute sécurité,
−mettre en place au minimum un point d’accueil du public avec un protocole d’information en respect avec les engagements et les sites identifiés
−mettre en œuvre les moyens de suivi du milieu et de l’impact des activités sur celui-ci.
ARTICLE 7
Communauté de valeurs et contribution au développement durable de l’activité
Les signataires de la charte s’inscrivent dans une démarche de communauté de valeurs favorisant les échanges d’expérience, la diffusion d’information, la mise en commun de compétences et de savoirs-faire pour la réalisation de projets communs.
Ils s’engagent aussi à apporter leur capacité de conseil aux collectivités territoriales et autres acteurs du milieu engagés dans une démarche de développement durable.
Ils s’engagent à faire connaître leur engagement et à faire connaître cette charte.
LES SIGNATAIRES
−ADENA, Site Natura 2000 Posidonies du Cap d'Agde −Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse
−Casa Marina, Parc Naturel Régional de Corse
−Centre de découverte du monde marin
−Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Côte Provençale −Conseil Général des Bouches du Rhône
−Conseil Général Alpes Maritimes Ecole départementale de la Mer / Sentier sous-marin de la Pointe de l’Aiguille
−Conseil Général des Pyrénées-Orientales, Réserve Naturelle Cerbères Banyuls
−Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur
−Conservatoire-Etudes des Ecosystèmes de Provence −Domaine du Rayol, Le Jardin des Méditerranées −Direction régionale de l’environnement PACA
−I Sbuleca Mare
−Naturoscope - Octopussy
−Observatoire Marin du Littoral des Maures
−Office de l’Environnement de la Corse, Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio −Parc National de Port Cros
−Parc Marin de la Côte Bleue
Afin d’attirer le maximum de personnes et offrir un environnement adéquat pour la faune et la flore, les récifs seront immergés sur certains sites. Pour cela, nous ferons appel à une impression 3D.
L’utilité de l’impression 3D réside dans sa grande liberté de conception et de formes géométriques. La technologie d’impression 3D béton a permis de recréer une complexité architecturale poreuse inédite qui imite le coralligène. Cet écosystème rocheux profond qui peut mettre plusieurs centaines d’années à se former est l’un des habitats naturels les plus riches de Méditerranée.
Dans un contexte global de dégradation de l’environnement marin, l’impression 3D béton offre des perspectives sans limite pour les futurs projets d’ingénierie et de restauration écologique des eaux méditerranéennes.
Les différentes cavités sont appropriées au développement de la faune et de la flore marine (poissons, crustacés, coraux, algues, mollusques) notamment pour les nurseries. A cela s’ajoute également des bénéfices d’ordre économique. L’installation permettra d’optimiser les coûts de gestion du balisage, en réduisant l’entretien et le changement des amarrages traditionnels peu résistants aux coups de mer.
Grâce à cette technologie nous pouvons développer des parcours subaquatiques à thèmes. ils pourront représenter des monuments, des quartiers, un bâtiment, une place, … de la commune.
Sur un autre site le choix sera de représenter les personnalités qui ont marqué la ville. Ailleurs le choix sera donné aux artistes afin de de créer un parcours culturel, ... Chaque commune sera libre de choisir sont thèmes.
C'est un axe important afin que la population, les touristes soient sensibilisés à la biodiversité. En recréant des écosystèmes et permettant de pouvoir observer la vie sous- marine, nous pourrons informer, sensibiliser et faire prendre conscience de l'enjeu de la préservation de la biodiversité.
De plus ces parcours à thème s'inscriront dans une nouvelle offre touristique pour les communes. Enfin ADE compte proposer un pass sentiers-subaquatiques. Un carnet qui permettra de visiter plusieurs parcours subaquatiques.